On pouvait rire de tout mais pas avec n’importe qui. Désormais, on peut parler de submersion migratoire avec tout le monde. La preuve en Grande-Bretagne où le Premier ministre travailliste Keir Starmer s’est inquiété, vue l’explosion des arrivants, que son île ne lui devienne étrangère (« an island of strangers »). Voilà que la gauche se préoccupe d’insécurité culturelle. Quelques Cassandre du Printemps républicain en France, ou du Blue Labour anglais (des socialistes conservateurs), s’étaient bien aventurés sur ce terrain, il y a dix ans, risquant leur réputation. Mais à la mi-mai, c’est Keir Starmer, l’ex-avocat des droits de l’homme, immigrationniste de toujours, méticuleux détecteur de racisme occupé à classer toute velléité de contrôle des frontières dans la colonne des idées rances, qui faisait subitement volte-face, se piquant de réduire les entrées. Et de présenter à la presse un livre blanc, Restoring control over the immigration system, promesse de reprise en main des flux. Ces quatre-vingts pages de mesures (plutôt cosmétiques et alambiquées en réalité – voir encadré) ont la nouveauté de reconnaître qu’il y a un problème d’immigration. […]
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