La parution de deux œuvres mineures – la collation de ses chroniques sur les jeux de société dans Métal hurlant à la fin des années 70, et sa correspondance avec d’autres écrivains entre 77 et sa mort – parachève le portrait d’un écrivain surdoué, américanomane, populaire et à la curiosité sans frein. Un écrivain qui eût mérité de ne pas être de gauche, un anti-hussard, si français malgré ses invectives comiques à l’endroit de la France L’incroyable Jean-Patrick Manchette est, comme son prénom le laissait soupçonner, un fruit parfait des Trente glorieuses; le boomer absolu si sa vie avait poursuivi sa course au-delà de 1996. Heureusement il aura contourné la sénilité en s’échappant de ce monde à l’entour d’une petite cinquantaine. L’inventeur de ce que l’on nomma « néo-polar » dans les années 70 est le bâtard du gauchisme et de l’américanisme. Peu engageant à première vue. Et pourtant, l’auteur de La Position du tireur couché fut doué d’un esprit et d’une culture qui le placent bien au-dessus de ses pairs soixante-huitards. que son double réactionnaire, l’immense ADG, s’y méprît lorsque Manchette publia son second roman L’Affaire N’Gustro, le prenant pour un frère d’armes. [...]
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