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La déclaration de notre éditorialiste Julie Graziani sur LCI a légitimement soulevé les coeurs. L’occasion de préciser l’engagement fondamental de L’Incorrect
Quand L’Incorrect a été fondé il y a deux ans, nous avons pris le parti de parler de et à toutes les droites, ce choix entraînant nécessairement en sus des naturels légitimistes, souverainistes, traditionalistes, patriotes, populistes, bonapartistes, gaullistes et autres solidaristes d’inclure des « libéraux ». Terme qui recouvre un champ si vaste d’ailleurs qu’il est impossible de définir véridiquement ce que croient les personnes qui s’y rangent. Mais le fait est que le mot représente si certainement une partie de la droite, et de la gauche aussi il est vrai, qu’il est difficile de s’en abstraire et de refuser par principe le dialogue avec certains de ses membres. Des libéraux qui se reconnaissent dans Tocqueville ou dans Montalembert par exemple, on peut garder voire admirer l’amour de la liberté politique et de son jeu civique qui révèle une humanité presque adulte, ou encore la défense d’un enseignement libre.
Hélas, la peur passée du communisme ayant durablement laissé son empreinte sur ce temps, jointe à certains abus étatiques qu’accompagne à son tour parfois un assistanat outré ont inscrit dans le coeur d’une partie de nos libéraux contemporains cette idée que l’individu noble et accompli était né de personne et pour ne s’occuper d’aucun de ses frères humains. Que quiconque avait raté sa vie ne le devait qu’à lui-même, c’est-à-dire qu’à sa paresse ou à son imbécillité et que cet État que les libéraux toute la journée conspuent ne pouvait être tenu de lui apporter aucun soin que ce soit autre que « régalien ».
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C’est cette idée simpliste devenue idéologie qu’a exprimée Julie Graziani, éditorialiste à L’Incorrect, à la télévision le 4 novembre au soir, devant l’émoi d’une mère de famille tentant d’expliquer au président de la République qu’avec son Smic et ses deux enfants elle ne « s’en sortait pas », c’est-à-dire qu’elle subissait une existence indécente. Qui devant ce discours, ce cri, ne pourrait avoir le coeur fendu ? Je ne crois pas que Julie Graziani elle-même, et elle a d’ailleurs présenté par la suite ses excuses pour sa réaction, n’ait eu le coeur fendu si elle avait été confrontée à la situation réelle directement. Mais il faut croire qu’elle a laissé à ce moment-là l’idéologie parler à sa place et que toute à sa démonstration contre le supposé assistanat d’État, elle a fait fi de la réalité des souffrances que subit une part non-négligeable du peuple français aujourd’hui – pour nous en tenir à lui.
Jamais L’Incorrect qui a titré son premier numéro sur « Ceux qui ne sont rien » ne sera jamais dans le camp des bourgeois mentaux
Ceci doit nous servir de leçon. À nous, à toute la droite et même à toute la société peut-être quand elle croit se débarrasser en de vaines démonstrations économiques du sort réel de la polis. Ceci doit nous ramener au réalisme, non dans le sens vulgaire, mais dans le sens aristotélicien, à la considération d’abord de ce qui est, des principes qui fondent la société dans quoi nous sommes encastrés, qui nous précèdent et dont nous devons souhaiter qu’elle nous survive. Cet ordre qui implique le souci du voisin, du concitoyen, n’est pas seulement naturel pour nous mais il a en sus été transformé et rehaussé par la civilisation christianisée dont nous sommes héritiers.
Ainsi il serait deux fois hideux pour nous, en tant que nous voulons nous inscrire et dans une droite sociale protectrice du plus petit et dans la lignée de la doctrine sociale de l’Église, soucieuse du faible, de nous laisser aller, surtout au temps des Gilets jaunes, au mépris de contemporains que déjà la vie maltraite. Ainsi, jamais la remise en ordre des comptes publics ou l’apurement de la dette ne sauraient prévaloir sur la politique sociale la plus élémentaire et le fait de prendre soin de nos compatriotes les plus démunis, les plus fragiles, les plus abîmés.
Ainsi, que cela soit dit une bonne fois pour toutes, L’Incorrect qui a titré son premier numéro sur « Ceux qui ne sont rien » ne sera jamais dans le camp des bourgeois mentaux qui tirent à vue sur le pauvre qui se prend malencontreusement dans leurs pattes, ni du côté des pragmatiques qui souhaiteraient de plaire à une fausse élite en tapant sur ses peuples puants, dispendieux et mal élevés.
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