Au moment où de nouvelles plateformes se lancent pour concurrencer Netflix, et après deux mois qui semblèrent consacrer la série consommée en flux tendu comme genre triomphant au milieu du désert culturel, il était temps pour L’Incorrect de se pencher sur cette grande question.
La série s’annonce-t-elle comme la forme artistique du XXIe siècle ? Est-elle en train de tuer le cinéma, qui fut au XXe siècle ce que le roman fut au XIXe et le théâtre au XVIIIe ? Remarquons déjà qu’en matière de format artistique, la série représente plutôt un retour à la diversité et la prolifération originelles de la narration qu’à une rupture inédite. En effet, qu’il s’agisse de l’anthologie de contes divers selon une perspective cohérente ou de l’infinie ramification des histoires, cette extrême plasticité narrative est bien celle d’Hésiode et d’Homère, des romans de la Table Ronde, de Balzac ou de Maupassant. On peut juger cette reviviscence salutaire, qui rompt avec le petit format sclérosé du film familial d’une heure trente qui s’imposa dans la seconde moitié du XXe siècle. On peut aussi s’inquiéter de la consommation compulsive, invasive, zombificatrice qu’induit le genre représenté par The Walking Dead. Voilà en tout cas un beau sujet de réflexion et qui promet de nombreux autres épisodes à venir.
Un dossier préparé par Romaric Sangars, Alexandra Do Nascimento, Arthur de Watrigant, Gabriel Robin, Marc Obregon et Jacques de Guillebon.
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