Il y a la vie, et au-dessus d’elle l’ombre de la mort. Celle-ci rend-t-elle celle-là vaine et absurde ? Ou bien la lumière de la vie et de l’amour est-elle plus forte que l’obscurité ? C’est sous le signe de ce drame fondamental de l’existence humaine que s’inscrit Le temps d’une allumette d’Agathe Chenevez. La vie est comme une allumette, qu’on craque, qui éclaire et puis qui s’éteint. Gabriel est un petit garçon de dix ans, atteint d’un cancer, il sait qu’il va mourir. Il va consumer ses dernières forces, ses dernières semaines à illuminer les autres, en aimant, en répandant joie et paix sur son passage.
La pièce oscille tout du long entre colère, désespoir, larmes, d’une part, et joie, beauté, couleurs, musique, espérance, de l’autre. Mais c’est une beauté qui n’ignore pas la fragilité et la mort, qui les sait, les combat, ou plutôt sourd d’elles – « la beauté de l’espoir douloureux » (p.127). Sur son chemin de croix, Gabriel rencontre Camille, dont il partage la peine mais aussi l’aspiration à une beauté plus forte et plus vaste : [...]
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