En novembre 2016, Marine Le Pen était donnée entre 27 et 30 % dans les sondages dans l’hypothèse Juppé, puis entre 24 et 26 % lorsqu’il est apparu que le candidat de « la droite et du centre » à la présidentielle serait Fillon. Elle a fini à 21 %. Là, elle est autour de 18 %. Elle va finir à 12 % ?
C’est une interview farce ? Soyons sérieux. Si vous vous intéressez aux sondages, vous savez que selon eux, il était impossible que la région Paca échappe à Thierry Mariani. Pas moins de sept sondages nous donnaient gagnants. Le directeur d’un institut m’avait même confié entre les deux tours : « Je ne vois pas comment vous pourriez perdre ». Lui ne voyait pas, nous on a vu.
Reprenez tous les sondages de toutes les présidentielles : à six mois du scrutin, et même encore plus près de lui, leur seul intérêt est de fournir un sujet de parlote aux commentateurs. En janvier 1995, Édouard Balladur était donné jusqu’à plus de 30 % et Jacques Chirac était dans les choux. Pas de chance, c’est Chirac qui a été élu. En mars 2002, à un mois du scrutin donc, Jean-Marie Le Pen était encalminé à 10 % ou en dessous, et Lionel Jospin caracolait tranquillement autour de 20 %. Encore raté ! Vous voulez que je vous parle des sondages donnant Ségolène Royal élue face à Nicolas Sarkozy à celle de 2007 ?
Nous sommes beaucoup trop loin du scrutin pour que les sondages aient une quelconque valeur prédictive, ce à quoi ils ne prétendent d’ailleurs pas. De plus, la campagne n’a nullement commencé, on ne connaît absolument pas la liste des candidats, les électeurs se déterminent de plus en plus tard, et, par définition, on ne sait pas quels événements vont se produire d’ici au mois d’avril. Sans parler de la capacité de chacun à mobiliser les électeurs.
Ce qu’on sait, en revanche, c’est que Marine Le Pen dispose d’un capital solide, d’une équipe qui l’est tout autant et d’un projet qui correspond à la demande d’une part grandissante des Français. En raison de tout cela, je peux vous l’annoncer : Marine Le Pen se qualifiera aisément pour le deuxième tour.
Malgré la candidature d’Éric Zemmour ?
Il y a eu le moment Zemmour comme il aurait pu y avoir la séquence Hanouna. Lorsque les choses sérieuses vont commencer, la bulle médiatique va exploser. Et Monsieur Z, créature de CNews, finira comme Monsieur X, cette créature de L’Express présentée comme « l’idéal politique de l’homme d’État moderne », avait fini en 1965. […]
Notre seul adversaire, c'est Emmanuel Macron
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