En 2013, le New York Times érigeait Roubaix en « modèle pour les autres villes françaises ». Si les exemples contemporains de cohabitation avec l’islam peinent à convaincre, l’histoire travestie d’al-Andalus est régulièrement mobilisée en contrepoint.
Al-Andalus désigne ce qui, dans la péninsule ibérique, était sous domination musulmane, entre 711 et 1492. Le mythe d’al-Andalus, c’est d’abord l’idée d’une coexistence harmonieuse entre chrétiens, juifs et musulmans, dans un climat de tolérance appelée « convivencia ».
C’est ensuite l’idée d’un niveau de civilisation exceptionnel, qui tranche avec le passé préislamique – hispano-romain et hispano-wisigothique – présenté comme un désert culturel, quand bien même il aurait vu la naissance de Sénèque, de l’empereur Trajan, du poète Martial ou d’Isidore de Séville, et avec l’après Reconquista, qui mettrait un terme à cet âge d’or, les rois catholiques amenant avec eux le fanatisme et l’Inquisition.
Les origines du mythe
Les raisons qui ont permis le développement du mythe sont multiples. Ainsi, au XIXe siècle, les juifs européens, émancipés mais encore sous le coup de diverses restrictions, ont cherché à faire honte aux chrétiens en leur opposant l’exemple de la tolérance islamique médiévale. À la même époque, le mouvement regénérationniste attribuait à la Reconquista une bonne part des maux de l’Espagne.
Plus récemment, le mythe doit son succès à la tendance à l’autoflagellation et au masochisme des Espagnols, à la volonté de la Junte d’Andalousie de s’inventer une identité exclusive servant ses intérêts politiques et masquant les graves problèmes socio-économiques de la région ; et les associations comme la Ligue arabe, qui subventionnent tout ce qui présente le visage rassurant d’un « islam des Lumières » dans un contexte d’immigration vers l’Europe, alimentant par là même chez les exaltés le rêve d’une contre-Reconquête.
Le mythe d’al-Andalus ne résiste pas à l’épreuve des faits. L’Hispanie musulmane est le résultat d’une (...)
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