L’effondrement de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), peu de temps après la chute du mur de Berlin, a quasiment relégué l’idéologie communiste dans les pages jaunies de l’Histoire. Pourtant en Russie, les héritiers de Karl Marx, Lénine et autres Staline demeurent toujours les premiers et seuls opposants réels au Président Vladimir Poutine. Perçu comme un « parti populaire qui protège les individus ordinaires » selon les propos du politologue Abbas Gallyamov, le Parti communiste de la Fédération de Russie (PCR) menace par la gauche le parti présidentiel Russie Unie, qui devrait vraisemblablement remporter l’élection législative de septembre prochain. Alors que le pouvoir de nuisance du PCR agace le Kremlin, les partisans du président russe ont décidé de porter un coup de sabre à ces nostalgiques du bolchévisme en privant l’une de ses figures majeures de se présenter au scrutin à venir.
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Le 24 juillet, Pavel Nikolaïevitch Groudinine a reçu un courrier de la Commission électorale l’informant qu’il contrevenait à une loi interdisant à toute personne possédant des actifs à l’étranger de se présenter aux suffrages des électeurs. Ingénieur et juriste, cet homme d’affaires n’est pas inconnu des Russes puisqu’il s’est fait connaître du grand public lors de l’élection présidentielle de 2018 où il a fini à la deuxième place avec 12% des voix, derrière le président Vladimir Poutine. Cible régulière des médias proches du Kremlin, il incarne pour certains de ses compatriotes, qui n’ont pas connu les grandes heures de l’URSS, l’image d’un passé utopique révolu, d’une idéologie aux pieds d’argile qui s’est écroulée sous la présidence de Mikhaïl Gorbatchev. Le mouvement conserve toutefois une solide base électorale en Russie avec 43 députés à la Douma sur 448. [...]
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