GÉNÉRATION NÉANT
Ceux qui voudraient fuir de Julien Teyssandier, Nouvelle Marge, 156 p., 13 €
Auteur d’un essai sur Arvo Pärt et d’un autre sur Odilon Redon, Julien Teyssandier est assurément un homme de goût. Son premier roman, publié par Nouvelle Marge, présente un jeune médecin légiste, Gabriel, subtil et inapte à la vie, dans sa rencontre avec Marion, une héroïnomane davantage capable de feu, mais environnée du cirque spectral d’amis du cinéma plus vides encore que les cadavres que Gabriel inspecte. Êtres gelés, errance permanente, dialogues délayés, ce livre comateux et bien écrit a des charmes dostoïevskiens. Romaric Sangars
CHASSE AU TRÉSOR
Si fragiles et si forts d’Élisabeth Segard, Eyrolles, 360 p., 16 €
Pélagie vit seule avec son fils qui aime les dinosaures et Napoléon. Sur la foi d’un vieux livre, il part à la recherche du trésor d’un ancien de la Grande Armée, qu’il suppose être aux Invalides. Les pensionnaires de l’établissement, vieux soldats ou civiles blessées, vont l’aider. Élisabeth Segard livre là son troisième roman, toujours plein de personnages bien dessinés, de rencontres improbables, d’ironie sans férocité (même si elle ne répugne pas au grotesque), de leçons discrètes sur des valeurs dont on ne sait plus trop bien si elles sont encore républicaines ; et surtout rempli d’une joyeuse fantaisie qui ne rechigne devant aucune péripétie et ne se laisse pas impressionner par sa matière : les quelques courts chapitres historiques consacrés à l’histoire du fameux trésor sont des perles anachroniques, moquant le grand homme comme nos médias contemporains. On sourit souvent, entre deux moments d’émotion maîtrisée, l’auteur ayant l’élégance de ne pas forcer nos sentiments. Richard de Seze[...]
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