Tony Matelli expose à Nantes une touffe de mauvaises herbes en bronze peint. Au ras du mur, on croirait des herbes folles mystérieusement épargnées par le technicien de surface en charge de la propreté, sans doute respectueux de l’apparition miraculeuse d’une chose vivante et simple au milieu d’œuvres plus étranges. Mais non, le pissenlit de bronze est œuvre lui-même, hyperréaliste. La volonté mimétique est absolue, l’illusion parfaite est recherchée, le relief et la couleur signent la virtuosité de la représentation en même temps qu’ils amoindrissent, aux yeux des critiques et des exégètes, le talent de l’artiste : difficile d’exhiber une quelconque originalité du sujet ou de la manière quand le premier est volontairement le plus commun et la seconde la plus invisible. [...]
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