Vous ouvrez le livre en évoquant votre cheminement personnel. Comment vous êtes-vous rendue compte avoir été dupée par le féminisme progressiste ?
Je n’ai pas tant été trompée par le féminisme progressiste que par le libéralisme dans son ensemble, c’est-à-dire une idéologie qui invite chaque individu réputé libre et autonome à faire non seulement ce qu’il veut, mais aussi à ne pas faire ce qu’il ne veut pas. Lorsque j’ai eu un enfant, j’ai rapidement compris que ce cadre était totalement inadéquat pour rendre compte de la relation d’amour viscéral et de dépendance totale qui existe entre une mère et son bébé. Lorsque votre enfant pleure pour avoir du lait au milieu de la nuit, vous ne pouvez pas rester allongée et penser « je ne veux pas me lever ». Cette prise de conscience m’a amenée à plusieurs conclusions en rupture avec le féminisme libéral. D’une part, cela implique qu’il existe des limites naturelles à l’aplanissement des différences entre les sexes ; cela suggère également que la liberté individuelle offre une vision trop réductrice du bien, en ne tenant pas compte de la valeur à accorder au soin apporté à nos proches dépendants. La maternité est l’angle mort du féminisme dominant depuis la deuxième vague. […]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !




