Avec Julien Leschiera, Mattia Filice est l’autre « sensation » de cette rentrée d’hiver 2023, jouant la même carte du premier roman aussi ambitieux qu’insolite. Et la proposition est franchement séduisante : un pavé épique en vers libres sur l’expérience de l’auteur comme conducteur de trains, édité par l’exigeante et audacieuse maison P.O.L, voilà qui pouvait nous changer des romans de profs ou de khâgneuses, et du petit pâté narcissique écrit trop plat. Malheureusement, le résultat n’est vraiment pas à la hauteur de pareilles promesses. On était prêt à partir sur des phrases coupées comme répondant à la logique de rails invisibles, à se laisser conduire par le mécano-poète, sauf que le trajet s’avère aussi lent qu’ennuyeux. On perçoit bien les intentions : tenter d’inventer une langue au rythme ferroviaire en intégrant le jargon et les acronymes du métier, les réminiscences de la grand-mère italienne et des références cinématographiques tout en décrivant les étapes de la carrière comme autant de stations initiatiques faisant écho aux romans de chevalerie. [...]
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