Ne vous laissez pas tromper par l’affiche : c’est bien Il Trovatore (1853) et non pas sa version française, avec ballet et nouveau finale, que Verdi vint monter à Paris (1857) et qui y demeura pendant une bonne décennie l’opéra le plus aimé du public. D’ailleurs il s’agit moins de trouvère que de troubadour dans le drame de Gutiérrez ayant inspiré le livret. Nulle trace de roman chevaleresque, en tout cas, dans la production d’Àlex Ollé reprise à l’Opéra Bastille. Le Catalan transpose l’action du Moyen Âge à la Première Guerre mondiale, évoquée par des fosses rectangulaires – tombes ou tranchées – disséminées sur le plateau, que viennent plus ou moins remplir de gros blocs descendant des cintres. Idée fixe d’une production où le théâtre est absent, tant l’effort d’éclairer l’intrigue est esquivé, ayant le seul mérite d’installer une ambiance favorable à la musique. [...]
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