Chanteur parmi les plus complets d’aujourd’hui, Michael Spyres remet en cause toute classification de la voix masculine. La sienne, bénie par la nature et peaufinée par un travail inlassable, déploie une telle variété d’expressions, de poids et de couleurs, qu’à chaque interprétation c’est une nouvelle identité qui se dessine. Mantra de tout artiste, certes, mais l’Américain, lui, caracole sur un spectre aux limites du surhumain, du grave le plus caverneux aux aigus les plus chauds. Pourtant le son n’est jamais une fin en soi. C’est pour mieux suivre la courbe du phrasé, pour mieux servir le sens du mot, que son « baryténor » – archaïsme qualifiant une tessiture si étendue – revêt autant de déguisements que la musique dépeint d’émotions. [...]
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