Le procès opposant Johnny Depp à Amber Heard, tout comme son dénouement, sont une source de joie. Non pas la joie mauvaise d’un lobby masculiniste, plus fantasmé que réel, de voir une jolie femme condamnée, mais la joie de surprendre, dans l’ouragan des opinions qui agitent le spectacle médiatique, un moment rare, où saint Michel terrasse le dragon, c’est-à-dire où la parole humilie par sa puissance rationnelle une intention malveillante, seule chose dans le monde qui soit absolument mauvaise.
Des voix se sont élevées pour se plaindre de la publicité donnée à ce procès, retransmis en direct : pourtant, le détail des témoignages et des questions des avocats est une grande leçon de rationalité et d’objectivité. Pour éphémères qu’ils soient, ces débats rappellent à ceux qui utilisent les réseaux pour se défouler qu’un discours vrai n’est pas une démonstration de force ni un écrasement de la subjectivité, que parler, ce n’est pas balancer à la face du monde sa vérité, mais décrire des objets vérifiables par tous.[...]
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