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N°87

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Catholicisme - Retour en grâce

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Les articles clés du numéro N°87

Jean Le Gall : dandy ultime

Thierry Beaudet : l’homme gris au service du pouvoir rouge

Catholicisme, le retour en grâce : conversation avec Élisabeth Geffroy, Guillaume Cuchet et l’abbé Vincent de Melo

Éditorial culture de Romaric Sangars : Fin de règne

Éditorial d’Arthur de Watrigant : La France mérite une bonne droite

Sommaire

ÉDITO
3. La France mérite une bonne droite

PORTRAIT
4. Richard de Seze : parce que de droite
6. Clément Weill-Raynal : franc-tireur médiatique

L’ÉPOQUE
9. Céline Kléber : la guerre civile qui vient
11. La fin d’un monde…
12. François Bousquet : racisme anti-blanc
15. Reportage au camping : terre des naufragés
19. Syrie : vers la fin des sanctions

CONVERSATION
20. Catholicisme, retour en grâce : regards croisés d’Élisabeth Geffroy, Guillaume Cuchet et l’abbé de Mello

DOSSIER
30. Comment l’État élimine les parents
34. Laurence Trochu : touche pas à mes gosses
37. Thierry Baudet, l’homme gris au service du pouvoir rouge

IDÉES
44. Game over pour le capitalisme
46. Décivilisation numérique
48. L’obscurantisme woke : entretien avec Emmanuel Hénin
50. René Descartes : le poison et l’antidote

CULTURE
53. Fin de règne
54. Jean Le Gall : dandy ultime
58. Stéphanie Hochet : Jeanne, Gilles et moi
62. Cioran, pour le pire et le meilleur
64. Paul Weller : black soul for white spirit
67. Qui mais, qui ? Maurice Ronet
68. Kiyoshi Kurosawa : l’enfer subjectif
70. Qiu Jiongjiong : miracle chinois

LA FABRIQUE DU FABO
74. Les rideaux sont-ils de droite ?
75. De la couleur : chaussettes oui, lacets non !
76. Crème solaire : la révolution du bronzage
80. Partout les saints : saint Léon Le Grand
81. 14 juin 1800 : Marengo, l’autre campagne d’Italie
82. Carte noire pour Bruno Lafourcade

Extrait de l’édito

LA FRANCE MÉRITE UNE BONNE DROITE

Bonne nouvelle, la droite est de retour ! Pour la millième fois. Si on veut être tout à fait honnête, on est quand même plus proche de l’acharnement thérapeutique que du dernier espoir. Emporté par l’enthousiasme, j’ai oublié de vous préciser que la droite, c’était uniquement LR. Enfin il paraît, selon la gauche. Les autres, Marion Maréchal, Éric Zemmour, Sarah Knafo ou Éric Ciotti – soyons fous – n’en sont pas. Ils sont à l’extrême méga droite. Un titre de droite décerné par la gauche devrait susciter quelques interrogations. Il n’en est rien. Les LR, ex-UMP, aiment ployer le genou.

Bruno Retailleau a mis une claque à Laurent Wauquiez avec son score du Burundi. Faut reconnaître que l’adversaire lui a facilité la tâche. Quand on passe son temps à dire qu’on est de la droite bien droite avec les convictions chevillées au caleçon tout en citant Chirac comme référence, forcément ça coince. Et puis Retailleau bosse, nous rabâche-t-on. C’est-à-dire qu’il parle puisqu’il ne peut agir. À sa décharge, il n’a pas renié ses choix passés, on appelle ça aussi les convictions. Le voici chapeauté de deux nouvelles casquettes en sus de celle de ministre de l’Intérieur. Il est le nouveau président des LR et donc le candidat du parti à la présidentielle de 2027 – ou avant si Emmanuel Macron décide de regarder autre chose que son nombril et de se barrer. Mais comme ça serait une bonne chose pour la France, il ne le fera pas. Il n’a pas fini de la dépouiller, il reste encore le parapluie nucléaire à refourguer aux Allemands.

Comme toutes ces belles âmes semblent l’avoir oublié, nous allons leur rappeler : si Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir et si nous sommes aujourd’hui dans une assemblée au moins tripartite, donc incompatible avec nos institutions, ce n’est pas qu’un concours de circonstances ou de costards. Le clivage droite/gauche qui structurait notre régime politique s’est effiloché plus rapidement qu’un gigot oublié dans le four, et les deux partis dit officiels, le PS et l’UMP, en oubliant leurs principes respectifs, en sont éminemment responsables.

Reconnaissons que lors de ces dernières décennies, il fallait quand même avoir une sacrée bonne vue pour repérer des vraies différences entre les deux principaux partis. Non pas que le taux de CSG ou le montant de l’impôt sur les sociétés ne soient pas importants, mais disons qu’on a connu des divergences plus excitantes. Et lorsqu’on demandait à Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau leurs différences avec le RN, rebelote, les voici qui causaient économie. Ils auraient pu arguer de leurs différences sociétales, par exemple avec Jean-Philippe Tanguy, le pape des progressistes. Mais non. Ça nous fera une belle jambe d’avoir un budget à l’équilibre sous califat de barbus.

La droite, ou les droites d’ailleurs – tout Vendéen qu’il est, Bruno Retailleau n’en a pas le monopole –, n’ont plus d’enracinement dans l’histoire des idées. Elles ont tellement ratiboisé leurs racines qu’elles ne savent plus se définir que par opposition à la gauche. C’est un peu court. Il serait pourtant plus simple de se dire réactionnaire, et pas seulement pour faire frissonner les moustaches d’Edwy Plenel. On pourrait aussi leur conseiller de relire la philosophe Chantal Delsol pour se souvenir que « la droite est une posture devant l’existence, prudente et réaliste, née de la foi en une condition humaine et en une condition culturelle. »

Alors Bruno Retailleau nous promet la rupture. Encore. L’électeur de droite, lui, va attendre les actes, par exemple effacer deux/trois trognes de la photo de famille. Au hasard, Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse. Ils croisent les doigts pour que le retournement de veste au sujet de la vaillante Alice Cordier ne soit qu’un pataquès mal réglé. Reprocher des méthodes trop radicales aux jeunes femmes qui demandent l’expulsion des violeurs étrangers, c’est tout de même étonnant. Mesdames les Némésis, la prochaine fois, demandez poliment à Kévin qui vient de zigouiller votre sœur s’il peut repartir chez lui. Et n’oubliez pas de dire « s’il vous plaît ».

L’électeur de droite ne veut pas de rupture. Il ne veut pas un positionnement d’opposition. Il est plus ambitieux. Il veut du lourd, une vision globale. Un projet intégral à faire pleurer Libé et cauchemarder France Inter. Mais les dés sont pipés. Un régime qui repose sur le choix du gouvernant pousse ce dernier à se rendre désirable, jusqu’à mentir et se fourvoyer. Un régime qui témoigne de l’intérêt pour une potentielle candidature d’Hanouna, ou qui laisse croire à Aurore Berger qu’elle a une chance, mérite-t-il encore d’exister ?

On préfère quand il n’est pas choisi. On pourrait même appeler ça un roi.

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