Courage, humilité, adaptabilité, excellence, humour, abnégation, joie et détermination, sont les qualités pour avoir un « esprit commando ». Les avons-nous au fond de nous ?
Je ne le pense pas. Un des défauts de notre société est de vouloir « révéler » l’individu, comme s’il suffisait de trouver la bonne clef pour qu’il s’épanouisse sans travail. C’est une illusion. L’homme ne se révèle pas, il se construit péniblement. En revanche chacun porte généralement en soi la possibilité de développer ces qualités à force de volonté. L’esprit commando, ou l’esprit guerrier si l’on préfère, consiste avant toute chose à se contraindre et à accepter efforts et souffrances pour tirer le maximum du simple potentiel qu’est un individu. Si la volonté est essentielle, l’influence de l’environnement familial, éducatif ou culturel est aussi déterminante. D’où l’importance des structures éducatives et sociales pour permettre à un individu de s’épanouir. Si Bayard naissait aujourd’hui dans une famille de la bourgeoisie woke parisienne, il aurait plus de chance de se noyer dans ses complexes que de devenir « sans peur et sans reproche ».
Quelles sont les applications concrètes qu’un individu normal peut tirer de votre livre ?
En écrivant ce livre avec Nicolas Moinet, qui est sans doute aujourd’hui un des meilleurs praticiens-chercheurs francophones en intelligence économique, nous avons voulu opérer une fusion des cultures du combat civiles et militaires. A l’inverse des ouvrages stéréotypes dont raffolent les Anglo-Saxons, nous avons voulu nourrir la réflexion du lecteur plutôt que de lui donner une liste simpliste d’exhortations et de tâches à accomplir.
Le bien-être n’est pas directement lié à la performance mais au sentiment de plénitude que ressent l’individu lorsqu’il atteint les objectifs qu’il s’est fixe. La « voie commando » allie une méthodologie de l’action qui implique la boucle OODA (observer, orienter, décider, agir), a une véritable hygiène physique, intellectuelle et morale pour analyser, concevoir, agir, surprendre et dominer. Cette approche a fait ses preuves sur le terrain face à des ennemis déterminés dans le contexte extrême du combat létal. Elle est parfaitement transposable dans la guerre économique ou dans la compétition sociale. [...]
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