Je recommande à tout jeune Français qui disposerait d’un peu d’esprit, d’un peu d’allant, et qui souhaiterait se lancer dans la carrière intellectuelle, de se castrer immédiatement, et d’observer avec une rigueur absolue la plus extrême des hypocrisies. À cette condition seule il sera admis dans la maison France, vénérable et pleine de pendules, de tableaux et d’armures, mais depuis peu massivement squattée. La règle bizarre et sadique qui y règne, et que se charge de faire respecter toute une livrée d’universitaires, de journalistes et de juges, est de ne jamais paraître remarquer l’ampleur du squat. Chacun est forcé de jouer à une gigantesque et quotidienne partie de « Taboo ». Des événements ont lieu, très manifestement causés par les squatteurs : ici une chaise Louis XIV mise en pièces, là un domestique malmené, là encore une femme serrée de trop près, si ce n’est pis. Les invités discutent gravement de la nouvelle, chacun en donne une explication très vague, ou très alambiquée, ou très secondaire, la maison n’a pas été rénovée, les escaliers sont trop étroits, c’est la faute du patriarcat, et le premier qui prononce le mot squat ou squatteur a perdu. Il est chassé à jamais de la maison. […]
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