« C’est un fait étrange, mais incontestable : l’intellectuel anglais ressentirait plus de honte à se lever pendant l’hymne national qu’à voler le tronc des pauvres ». Le jugement est sévère ; il est de George Orwell (Le Lion et la licorne, 1941). « La situation n’a fait qu’empirer, m’assure Peter Whittle, fondateur du think tank « New Culture Forum ». Orwell faisait référence à un cercle influent, mais restreint, d’intellectuels socialistes. Depuis, une espèce de lumpen intelligentsia a pénétré nos institutions, musées, universités, églises. Ces gens méprisent leur héritage culturel. »
La haine de soi gagne l’Occident. D’où l’idée de Peter Whittle d’organiser une journée de conférences intitulée Believe in Britain and the West. « L’objectif est de faire pression sur les Tories qui ne prennent pas au sérieux l’attaque contre notre culture, dit-il. La population est en majorité patriote, les sondages le montrent. Seulement, les occasions d’exprimer leur loyauté sont rares et mal vues. Or les événements en Ukraine ont bien mis en lumière l’admiration pour les valeurs d’héroïsme et d’attachement à son pays »
« Les moments de crise ont engendré les chefs-d’œuvre de la pensée politique »
David Starkey
Konstantin Kisin, co-fondateur du podcast très suivi Triggernometry et auteur d’une Lettre d’amour d’un émigré à sa terre d’accueil, ouvre la conférence. Kisin est russe, marié à une Ukrainienne ; ils attendent un enfant. « C’est elle qui est enceinte, pas moi. On est de la vieille école ». Sa pratique du stand-up ne gâche rien ; son speech emballe la salle. Il fait l’apologie des libertés et accomplissements de la civilisation occidentale, démocratie, liberté de la presse, égalité des chances, liberté d’expression, et appelle à ce métier des simulacres. D’où vient l’expression « politiquement correct » ? De la révolution russe de 1917 : l’objectif était d’imposer la ligne du parti. « Mes ancêtres s’entendaient dire : ce que vous prétendez là est factuellement vrai, mais politiquement incorrect… » Kisin se navre aussi du racialisme contemporain déguisé en antiracisme, et prône le retour à l’universalisme. [...]
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