Alors que les élections municipales tunisiennes ont rendu leur verdict, renforçant les formations Nidaa Tounes et Ennahda, Hadrien Desuin a tenu à s’entretenir avec le docteur Mohammed Sahbi Basly, ancien ambassadeur de Tunisie en Inde et Président du Conseil tuniso-chinois. Décryptage.
Quel bilan tirez-vous des premiers résultats électoraux ?
Bien que les résultats définitifs des élections municipales ne soient pas annoncés sur tout le territoire tunisien, il est permis cependant de tirer quelques conclusions évidentes à ce stade :
1-Il s'agit d'une première élection de proximité avec pour but d'asseoir une démocratie locale, dans un cadre pluraliste et un choix libre et volontaire, ce que je considère comme un acquis irréversible pour la Tunisie post 14 janvier 2011.
2-Ces élections, en dépit de leur importance symbolique, n'ont malheureusement pas mobilisé grand monde … seul un électeur sur trois ayant accompli son devoir de citoyen. Les raisons de cette désaffection ont pour origine :
-Une loi relative aux attributions et à l'organisation des municipalités, promulguée à la va-vite par l'Assemblée des représentants du peuple, à peine une semaine avant le scrutin. L'électeur qu'on mobilisait pour des élections municipales ne connaissait pas réellement la nature de cette démocratie locale pour laquelle on souhaitait son adhésion.
-Un désenchantement total de la population et notamment des jeunes vis-à-vis de la chose politique. En effet la coalition contre-nature des deux principaux partis vainqueurs des élections de Novembre 2014, à savoir - Nidaa Tounes qui n'est autre que le prolongement du RCD du temps de Ben Ali , et le parti Islamiste Ennahda -, est devenue contre productive , et a créé un immobilisme au sein de l'exécutif. Tout cela a contribué à alimenter la déception des Tunisiens, confrontés à l'aggravation de la situation économique et sociale du pays, engendrant cette sanction électorale permettant aux listes indépendantes de glaner plus de sièges en nombre que les deux principaux partis au pouvoir.
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