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Une famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses créatures qui attaquent au moindre bruit. S’ils vous entendent, il est déjà trop tard.
Fidèle à son titre, Sans un bruit s’ouvre silencieusement. Une famille arpente un supermarché désert. Ils marchent sur la pointe des pieds, communiquent avec les mains, leurs bouches restent fermées et lorsque le dernier fils s’empare d’une fusée à piles, leurs regards affichent une panique terrifiante. Nous sommes au 89ème jour. Par une ouverture magnifiquement angoissante, l’acteur-réalisateur John Krasinski élude toute explication de texte pour mieux immerger le spectateur au cœur de son film. Pourquoi ? Comment ? Qui ? peu importe, c’est ainsi. Il faut survivre et il n’y a qu’une seule méthode, vivre sans un bruit.
Les créatures, dont on ignore tout, semblent se trouver partout à la fois, susceptibles de surgir au moindre son. Il faut s’adapter, reconstruire différemment et entretenir le silence pour rester vivant.
L’exposition est classique mais d’une redoutable efficacité. Le réalisateur change les règles. Tout ces petits bruits du quotidien, inhérents à la vie deviennent ici le danger numéro un. Mais Krasinski ne se contente pas de créer un cadre, il lui offre de la chair et une âme, comme si la famille Abbot représentait une part de nous. Parents, grande-sœur, petit-frère, la force de Sans un bruit réside dans sa capacité à substituer le spectateur aux personnages pour mieux démultiplier nos émotions.
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D’une tension folle, à déconseiller aux cœurs fébriles, John Krasinski ne cède jamais au démonstratif. Jamais gore, Sans un bruit préfère la suggestion jouant sur les nerfs en multipliant les sursauts. Le réalisateur assume le film de genre et pousse les situations à l’extrême – l’arrivée d’un nouveau-né, véritable bombe à retardement – jusqu’au dernier tiers sans temps mort et brillamment orchestré.
Par le choix judicieux de construire son film sur la parentalité dans un monde hostile, Krasinski offre une épaisseur bienvenue au cinéma survival. S’ils ne peuvent parler à haute voix, la survie des Abbot dépend aussi de leur capacité à communiquer. Frustration, appréhension, douleur, peur et affection, les sentiments n’ont pas disparu avec le reste de l’humanité dans cette Amérique post-apocalyptique et la sauvegarde de chacun dépend de l’unité familiale. Protéger, transmettre et croire, même à la fin du monde.
Arthur de Watrigant
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