À Salzbourg des ouvriers vident une église blanche. Don Juan prend ses quartiers devant l’autel dépouillé : un marteau remplace le tabernacle. Dieu a-t-il déménagé ? Dans la fosse, les accords de Mozart éclatent comme le cri de l’homme perdu. La baguette de Teodor Currentzis est plus fiévreuse que jamais. Côté scène, Romeo Castellucci a tout réglé au millimètre. Son théâtre se dispense de didascalies : les idées se font matière, d’où surgissent des tableaux d’une puissance visuelle irrésistible. C’est un spectacle hors du temps, au symbolisme hardi – les métaphores sont légion, jamais explicites, parfois obscures. Tels ce piano et cette voiture tombant des cintres dans un bruit fracassant, ou cette photocopieuse qui remplace le catalogue des femmes. [...]
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