C’est une erreur fréquente des jeunes élégants de stricte observance : le mépris de la chemisette, assimilée à une chemise à manches courtes alors qu’elle en est à l’opposé. Évidemment, ils pensent tous aux sous-chefs des années 80 et 90, avec leurs chemises trop grandes dont les manches semblaient coupées, ornées d’une poche poitrine d’où dépassait un stylo quatre couleurs. Ces gars-là avaient des moustaches, des lunettes en métal à kidnapper des enfants, des pantalons un peu courts, des chaussettes de sport et des Méphisto à semelle de caoutchouc. Ok. Ils pensent peut-être aussi aux ayatollahs du style, ceux des années 30 à 50, comme Cary Grant, qui disait que s’il voulait une chemisette, il roulait les manches de sa chemise. C’est normal : quand on débute, on a l’intransigeance intranquille du converti. Tout ce qui flirte avec les bords du cadre est immédiatement suspect d’hérésie. Et puis, avec le temps, on grandit, on s’installe confortablement dans sa propre personnalité. On est moins irréprochable à mesure qu’on devient plus exemplaire. […]
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