Fuzati n’est pas un auteur de chansons écrites pour se sentir bien, son rap est à des années-lumière du rap gentillet des petits-bourgeois blancs de 2020 et plus encore du rap des cités. Si ses textes ne paraissent pas « engagés », ils sont pourtant des brûlots nihilistes épinglant les horreurs de la vie des trentenaires esclaves du tertiaire et revenus de tout. Finie, la prospérité des enfants du baby-boom, la précarité est désormais partout. En cela, Fuzati est moins un rappeur versaillais qu’un rappeur générationnel.
La génération LinkedIn et start-up est « bolossée » dans les grandes largeurs : « Tas l’air dégueu comme un plateau-repas mais je dois faire avec. Si t’étais pas célibataire tu nous verrais plus que ton mec. Surinvestie comme tous ces gens qui à côté n’aiment pas leur vie. La seule personne que tu vois le soir c’est le veilleur de nuit », dit-il à une de ses collègues de bureau. Ses collègues rappeurs ne sont pas non plus épargnés, ni le mythe de la maison individuelle et les reliquats de convention sociale de l’époque, les plans de carrière et les écrans qui changent irrémédiablement nos rencontres mammifères. [...]
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