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George Steiner s’est éteint hier et, probablement, une bonne part de la culture européenne. Professeur à Cambridge, avec lui, il nous semble qu’a disparu aujourd’hui quelque chose de la Renaissance qui se serait poursuivi malgré le fracas mortifère du vingtième siècle.
Fils d’émigrés viennois, ayant fuit l’Autriche à cause de l’antisémitisme, George Steiner est né le 23 avril 1929 en France dans la banlieue de Paris qu’il quitta pour New York au début de la seconde guerre mondiale, là encore afin d’échapper aux nazis qui ne tarderaient pas à occuper Paris, moins d’un mois après le départ de sa famille. Autrichien d’origine, Français, Américain puis Anglais d’adoption, polyglotte en langue vivantes et antiques, c’est fondamentalement au service de la littérature qu’il mit à contribution sa gigantesque intelligence, convaincu que si la culture ne pèse rien contre la barbarie, elle peut néanmoins en ralentir l’avènement.
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On se souvient de ses Antigones, de son livre sur Tolstoï et Dostoievski qui figure un monument incontournable, et peut-être indépassable, de la critique littéraire, on se souvient aussi, de façon plus anecdotique, des émissions auxquelles il participa avec son ami Pierre Boutang et qui, il y a trois décennies seulement, nous montraient qu’on pouvait encore, à la télévision, discuter d’Antigone et du prophète Abraham devant un animateur médusé et coi.
Hanté par la Shoah à laquelle il échappa de justesse, Steiner se considérait comme un survivant, il était aussi un des derniers grands maîtres, c’est-à-dire un de ceux grâce auxquels les choses survivent. Puissions-nous nous montrer dignes de son héritage.
Rémi Lélian
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