Y a-t-il un coté trop « installé » et trop institutionnel dans l’Église catholique qui présente beaucoup d’avantages en évitant les phénomènes sectaires mais permet aussi moins d’expression spontanée de la foi ? Y a-t-il aussi un côté trop « bourgeois » sur le plan sociologique que ne partagent pas les évangéliques, plus proches des milieux populaires ?
En France, ce qui est sûr, c’est que nous avons perdu toute forme de catholicisme populaire, depuis déjà un bon moment. Il y a donc un risque très important que le catholicisme se limite à une classe sociale. Bien sûr, nous ne devons pas mépriser toute la générosité qui existe chez les catholiques restants mais ce serait terrible qu’on en vienne à réduire le catholicisme à la manière dont il est vécu dans certains milieux.
Avec le renouveau charismatique ou au contact des évangéliques, l’Église catholique redécouvre quelque chose qu’elle a toujours su - même si elle a eu besoin que d’autres lui en fassent prendre conscience - à savoir que la foi est aussi et d’abord une expérience personnelle. Il y a sans doute eu des périodes de l’histoire où l’Église a davantage mis en valeur l’idée que le catholicisme pouvait assurer un lien social, construire une culture, une civilisation, ce qui n’était pas faux. Le christianisme a innervé la culture, l’histoire et les valeurs occidentales ; ce sont des choses très belles mais qui ont peut-être relégué au second plan l’expérience personnelle de Dieu. Aujourd’hui, le fait d’être en minorité nous questionne sur la signification de notre identité de chrétien. [...]
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