« La liberté, pour quoi faire ? » C’est ce que répondait Lénine aux socio-démocrates qui lui reprochaient, lors de la révolution russe d’octobre 1917, d’avoir confisqué le pouvoir à son profit et de l’exercer en tyran au nom du parti bolchévique. « Le peuple n’a pas besoin de liberté, ajoutait Lénine dans L’État et la Révolution, car la liberté est une des formes de la dictature bourgeoise ».
« La liberté, pour quoi faire ? » C’est également le titre d’un ouvrage posthume de Georges Bernanos issu d’une conférence prononcée au sortir de la Deuxième Guerre mondiale où l’écrivain, reprenant la phrase terrible de Lénine, lui donne un sens tout particulier. Si la victoire du monde libre sur la servitude du nazisme ne sert qu’à devenir esclave d’une technique qui broie toujours plus la personne humaine, alors vaine est notre victoire : « La pire menace pour la liberté, explique Bernanos, n’est pas qu’on se la laisse prendre, – car qui se l’est laissé prendre peut toujours la reconquérir – c’est qu’on désapprenne de l’aimer, ou qu’on ne la comprenne plus ».
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