Comment avez-vous accueilli l’annonce de ne pas rouvrir les salles de cinéma le 15 décembre ?
Très mal. L’apprendre quatre jours avant a provoqué bien plus qu’une incompréhension, une grande colère. L’annonce nous est tombée dessus comme un couperet, alors que nous travaillions sur cette réouverture depuis près de trois semaines. Tout était prêt pour accueillir le public selon un protocole sanitaire bien plus strict que dans la plupart des commerces qui ont pu rouvrir. Apprendre cette nouvelle en même temps que le grand public révèle un grand manque de considération des professionnels du cinéma, et une profonde méconnaissance du fonctionnement de notre industrie.
Comment définiriez-vous un « cinéma indépendant » ?
On parle de « cinéma indépendant » par opposition aux salles de circuits, ces structures qui détiennent un grand nombre d’établissements – souvent des multiplexes – et occupent ainsi une place prépondérante sur le marché. La notion d’indépendance se retrouve également dans les choix de programmation, dont nous sommes les seuls décisionnaires. Une caractéristique importante des cinémas indépendants réside par ailleurs dans le fait que la plupart d’entre eux sont classés « Art et Essai », un classement que l’on obtient à condition de consacrer une part importante de sa programmation à des films « recommandés art et essai ». Cette recommandation est décernée par un collège composé de cinquante professionnels représentatifs des différentes branches du secteur (auteurs, réalisateurs, producteurs, distributeurs, exploitants, etc.) Ce classement est assorti d’une subvention qui nous aide à poursuivre ce travail exigeant. [...]
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