Il parle avec son cœur, ses tripes et son recul de combattants et d’homme d’État. Ses paroles sur l’administration, à qui il faut répéter de commencer par obéir avant de penser à contester ce qu’on lui demande, sont à peser à l’aune de Jérôme Salomon et de ses sbires. Germain a connu la gloire. Il raconte comment, âgé d’à peine 23 ans, il est élevé en 1944 à la dignité de Compagnon. Tout juste lieutenant, il entre dans un mess d’officiers. Des colonels se lèvent, font mettre tout le monde debout et le saluent. Quelques mois plus tard De Gaulle passe des troupes en revue. Il est préoccupé. Il avance au pas de charge et passe devant Germain. Ses yeux enregistrent la décoration sur la poitrine du lieutenant. Quelques mètre plus loin, le grand homme s’arrête net. Son esprit vient de percuter. Il fait demi-tour, se plante devant Germain et lui donne l’accolade, à lui seul, devant des centaines de gens.
Les paroles de Germain résonnent d’une lumière qui dépasse le temps et les modes. Comme chez Hélie de Saint-Marc, il y a de la vie à l’état pur dans ses phrases, une vie tamisée de ses scories, une étincelle qui est son propre combustible
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !