La vanité française est proverbiale. Même démentis par les plus affligeantes réalités, nous autres Français conserverions la faculté de nous rengorger devant nos beaux miroirs. Or, jamais en France le mensonge embellissant ne fut plus malaisé qu’aujourd’hui. En quelques années, le déclin français s’est imposé comme une évidence. L’année passée aura constitué un tournant, et ce qui restera dans l’histoire comme « l’affaire des masques » en fut le révélateur. Plus largement, tous les récents indicateurs nous accablent : nous serons la dixième puissance mondiale en 2024, notre niveau en mathématiques, jadis l’objet d’une fierté légitime, est l’avant-dernier des pays de l’OCDE.
Déclassement qui se traduit également par un délabrement général observable au quotidien : métropoles sales, services publics en berne, misère croissante ; au plan intellectuel et moral même constat : surconsommation endémique de « chichon », de porno, de rap, de jeux-vidéo, illettrisme, complotisme, chute du quotient intellectuel, ultra-violence, désaffiliation généralisée. Partout la déglingue ! Et le confinement n’a pas montré tous ses effets… Comme si nous étions engagés dans un processus de sous-développement. Nous l’avons tant aimé le tiers-monde ! À gauche, à droite, chez les communistes, les catholiques, il aura cristallisé tous les fantasmes de l’intelligentsia française. Désormais, nous le rejoignons, tous ensemble et à grands pas. La France, ce bidonville en devenir.
C’est par notre irréalisme, l’oubli militant de nos intérêts vitaux, l’ignorance coupable des invariants du politique, dont le principal : le souci de la frontière, que nous fûmes – ou plutôt nos gouvernants successifs – les artisans de notre malheur
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