La mémoire de ce danseur ailé mais blessé, rigoureux mais rebelle, acclamé mais délaissé, ne doit certainement pas se dissiper dans le brouhaha de l’époque, tant nous aura offert ce virtuose de la danse un brin indiscipliné. Dupond rencontra la danse par hasard alors qu’il était sur un tatami à enchaîner les prises de judo. Entendant de la musique classique, il se dirigea vers une salle et découvrit un cours de danse. Le jeune garçon demanda à sa maman « Qu’est-ce-que c’est ? » – « De la danse », lui répondit-elle. « Mais, on peut gagner sa vie en faisant de la danse ? », s’inquiéta le jeune garçon. « Oui, mais seulement si tu es le meilleur ».
Être le meilleur, tel fut alors le mantra qui guida sa vie. Et ce, dès son enfance, puisqu’en 1967 il prit des cours particuliers avec l’ancien danseur étoile Max Bozzoni qui, très vite, endossa le rôle de père de substitution pour le jeune garçon (Patrick Dupond rencontra son père biologique par hasard à l’âge de 38 ans). Le goût de l’effort et les longues heures passées à la barre payèrent : en 1969, ce prodige de dix ans entra à l’École de danse de l’Opéra de Paris. [...]
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