Le prestigieux éditeur Fantagraphics qui publie aussi bien des classiques de la bande dessinée (de Mickey à Prince Vaillant), des auteurs européens (Tardi, Crepax) que des stars de l’alternatif (Crumb, les frères Hernandez), sort en 2016 l’album Boys club, publié dix ans auparavant sous la forme d’un modeste fanzine. L’équivalent d’une entrée en Pléiade pour une bande dessinée réalisée sur Microsoft paint et narrant les aventures absurdes d’animaux anthropomorphes. Très vite, toute une faune branchée s’enthousiasme pour les pérégrinations d’Andy le chien qui aime les jeux de mots et les hot dogs, accompagné de Brett, une sorte d’animal indéfini qui aime danser, les jeux vidéo et la mode. Les rejoint également Landwolf, un loup-garou qui aime boire, puer et ne pas réfléchir.
Cette joyeuse bande d’idiots se voit complétée par Pepe la grenouille qui aime la pop, la pizza et déblatérer dans son portable. Né en 1979 à Colombus (Ohio), Matt Furie, le père de cet univers joyeusement régressif touche la corde sensible d’un lectorat qui partage les mêmes obsessions adulescentes que lui. Un public constitué de rejetons de la génération Y et de millenials qui sera sans nul doute comblé par Mindviscocity, le nouvel opus du dessinateur, un album qui mélange allègrement l’arc-en-ciel LGBT, les personnages « mignons » (Teletubbies & co), méchants de dessins animés, visions horrifiques et fluides corporels, monde « cool » où il ferait bon régresser, quand tout se mélange dans une grande confusion morale et que Casimir se tape Nounours tandis que Colargol se fait dévorer les viscères par des ptérodactyles. [...]
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