Depuis que la question raciale revient diviser les peuples, il y a, dans le brouhaha ambiant, des voix qu’on entend moins que les autres : celles des conservateurs noirs. Par chance, un documentaire américain leur offre une tribune. Son titre, Uncle Tom, reprend l’une des insultes dont sont aujourd’hui gratifiés les Noirs qui ne participent pas au grand procès de l’Occident. Uncle Tom, c’est celui qui a vendu son âme au diable blanc, qui se sent Américain avant d’être noir et réfute le discours victimaire, en un mot le collabo. L’injure, outre ses relents racistes, ne fait pas justice au personnage de La Case de l’Oncle Tom, le roman de l’abolitionniste Harriet Beecher Stowe, incroyable best-seller publié en 1852. Qu’importe, les anti-racistes de métier ne peuvent pas être à la fois les rois du slogan et les empereurs de la subtilité.
1865, fin de la guerre de Sécession : le 13e amendement de la Constitution abolit l’esclavage. 1964, le Civil Rights Act met fin à la ségrégation aux USA. Que se passe-t-il dans l’intervalle de 100 ans qui sépare ces deux événements majeurs de l’histoire des Noirs américains ? Pourquoi occulte-t-on cette période, comme si l’on était passé directement des champs de coton à l’autobus de Rosa Park ? C’est que les progrès fulgurants de la population noire à une époque où sévissait la pire des ségrégations, desservent le discours actuel selon lequel le racisme est cause de tous les maux. [...]
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