Le 2 juillet, à la veille de son congrès de Perpignan, le Rassemblement national de Marine Le Pen a signé une « déclaration commune » sur l’Europe en compagnie d’une quinzaine d’autres partis politiques représentatifs des droites européennes. Parmi les autres signataires, on trouve la plupart des membres des deux groupes parlementaires souverainistes du Parlement européen : Identité et Démocratie (ID), d’une part, et Europe des Conservateurs et des Réformistes (ECR), d’autre part. Du côté ID, groupe auquel appartient le RN, on trouve principalement la Lega italienne de Mateo Salvini, le Vlaams Belang belge et le FPO autrichien. Du côté ECR, on trouve le PIS polonais, le Fidesz hongrois de Viktor Orban, les Espagnols de Vox et le parti Fratelli d’Italia de Giogia Meloni.
Absent de marque, l’AfD allemande n’a pas signé le document. Cette formation est en effet traversée de courants d’opinions divergentes vis-à-vis du maintien ou de la sortie (Dexit) de l’Allemagne de l’Union européenne. L’AfD a, pour l’instant, surtout en ligne de mire les élections législatives allemandes du 26 septembre. Après cette date l’hostilité au principe même de l’UE, adoptée à une courte majorité par les instances du parti, pourrait être reconsidérée et la déclaration commune ratifiée par l’AfD.
Il apparaît nécessaire aux signataires de réaffirmer que la famille, et non l’individu, est « l’unité de base de nos nations »
Examinons le contenu de cette déclaration. Elle condamne tout d’abord la dérive fédéraliste de l’Union européenne, c’est-à-dire la dépossession des souverainetés nationales par une entité supranationale. Un débat naissant fait s’interroger certains sur la reconnaissance d’un « lien atlantique » entre les nations européennes et les États-Unis. Rappelons que si le général de Gaulle fit sortir la France du commandement intégré de l’OTAN et que Nicolas Sarkozy l’y fit revenir, notre pays n’a jamais quitté le Traité de l’Atlantique nord. Pour certains pays comme les États baltes, la Pologne ou la Roumanie, ce rappel est indispensable car la Russie fait chez eux figure de répulsif historique très répandu au sein de leurs opinions publiques. [...]
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