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Éditorial essais de l’été : La France contre les hyènes

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Publié le

10 juillet 2021

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Le numéro 44 est disponible depuis hier en kiosque, par abonnement, et à la demande sur notre site. Voici l’éditorial essais, par Rémi Lélian.
essais

On n’a pas passé une période très rigolote et hormis les Di Vizio et autres Fouché qui ont pu se servir de l’épidémie comme d’un strapontin leur permettant d’accéder à la gloire médiatique, accolant leur anonymat à la vulgarité des Lalanne et des Bigard, personne n’a trop profité de cette séquence historique qui à la faveur d’une peste lente a renvoyé tout le monde à ses propres impossibilités. Les politiques désemparés, les médecins impuissants et haïs après avoir été brièvement applaudis parce qu’ils ne disaient pas ce que nous avions tous envie d’entendre, que c’était bientôt la fin et que tout allait bien, mais que ça risquait de continuer et que cela pouvait même être pire ; et puis nous claquemurés, privés de ce qui nous distrait et qui, si ça n’est certainement pas le sel de la vie, nous permet au moins de fuir cette tristesse fondamentale que beaucoup préfèrent transformer en colère faute de posséder la force de s’y confronter ; exceptés les profiteurs de guerre et les pseudo-penseurs-prophètes acharnés à imiter un disque rayé, les fanatiques de l’apéro zoom et ceux qui pensent que le progrès et la raison triomphent toujours, tout le monde en a bavé.

Exceptés les profiteurs de guerre et les pseudo-penseurs-prophètes acharnés à imiter un disque rayé, les fanatiques de l’apéro zoom et ceux qui pensent que le progrès et la raison triomphent toujours, tout le monde en a bavé

Certes, les vaccins offrent pour la première fois la perspective fragile d’une sortie de crise et la prouesse technologique qui a consisté à les produire en moins d’un an plutôt qu’en deux ou trois années nous console vaguement d’avoir été mis à terre par ce rhume de l’enfer qui aura occasionné une surmortalité mondiale estimée à 3 millions de vies humaines perdues en excédentaire – peut-être notre civilisation est-elle alors encore digne de l’Espace et du futur. Mais les blessures sont trop profondes pour qu’elles cicatrisent rapidement, et l’orgueil trop durablement ravagé pour qu’il ne tente pas de se venger. 

Déjà, on impatiente le monde d’après dont on rêve qu’il soit seulement, selon les mots de Houellebecq, le monde d’avant en « un peu pire », déjà on accueille l’été pour oublier ce long hiver que les Français ont traversé avec courage, mais qui a débusqué les charognards, les vampires de la réalité qui s’abreuvent de son sang pour nourrir leur vie de morts et la faire disparaître, les Philippot, les Raoult, des sortes de Klaus Schwab du bas peuple, aussi délirants, aussi fake, aussi ravis de leurs propres délires et juste bons à rendre le monde factice au nom d’un réel évidé qui n’est plus pour eux que le nom creux d’une idéologie pure et méprisable comme elles le sont toutes parce qu’elles sont toutes fausses.

Lire aussi : Éditorial essais de juin : Contre le peuple

On a donc tous souffert, les malades, les enfants, leurs parents aussi, et les parents des malades, on a tous été humiliés et certains, ceux qui auront accepté de l’être, qui auront compris qu’ils l’ont été selon eux pour avoir plus aimé leur orgueil que la vérité, en sortiront grandis. Et voilà l’espoir : après avoir braillé puisque nous sommes français, après nous être plaints, après la sidération, le peuple de France, comme souvent dans son histoire, s’est plutôt bien tenu, il a même tenu jusqu’à présent, et peut-être tiendra-t-il encore. Mais ceux qui ont tenu, ceux qui ont souffert sont blessés et nous voici à l’instar des proies du Covid tous devenus des personnes à risques susceptibles d’intéresser les chacals, lesquels s’avèrent en pleine forme et viennent tout juste de creuser une tanière qu’ils espèrent pérenne et bientôt la base d’une harde encore à fabriquer. 

Alors, si l’avenir ne les détrompe pas, s’ils ne sont pas balayés par l’histoire et détruits pour toujours, il ne faudra pas les laisser faire, au nom de ceux qui ont souffert et qui souffrent, au nom du peuple français qui mérite mieux pour le défendre des fanatiques du monde d’après que ces hyènes à l’affût.

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