[qodef_dropcaps type=”normal” color=”RED” background_color=””]I[/qodef_dropcaps]l y a des couples, c’est malheureux, qui ne parviennent pas à avoir d’enfants et qui ne s’en rendent compte que tardivement, après avoir pourtant tout essayé. Et puis il y a des couples qui le savaient déjà avant de se marier, pour la simple raison qu’ils forment une paire ontologiquement infertile.
L’actualité suggère qu’il serait fort urbain de leur offrir à tous la possibilité d’inviter un biologiste dans leur lit, et, qu’avec un coup de pipette magique, ils se fassent fertiliser l’utérus. C’est comme avec les branleuses de dindon, on y voit que du feu : le résultat est le même, c’est juste la méthode qui change. Qu’est-ce qui vous dit que vous-même, on ne vous a pas fait avec un gant de toilette ?
Ils pourraient adopter, aussi, pensez-vous. Mais comme personne n’a encore inventé un moyen de recycler correctement les petits avortés l’offre ne suivrait pas. Mais qui sait si un jour, la FrenchTech ne parviendra pas à connecter directement le ventre d’une adolescente paniquée au sein replet d’une lesbienne confortablement installée. La circulation des bébés, et l’imprudence des uns ferait le bonheur des autres ! On peut toujours prier.
Une philosophie cohérente, contre l’artificialisation de la procréation, s’opposerait à ce que, gays ou pas gays, on fasse recours à la machine à féconder. Pour la simple raison qu’elle porte en elle toutes les affreuses modalités de la machination de l’humain. Parce que les œufs fécondés qu’on balance à côté ne feront pas des canards sauvages. Parce la vie humaine est sacrée – même si certains consacrent leur vie à la profaner. Parce qu’une âme qui se respecte ne fait pas peu de cas de sa descendance, même quand elle n’en donne qu’une moitié à des inconnus qu’elle ne croisera jamais – sauf peut-être sur un site de rencontre pour Sugar Babies.
L’avenir du patriarcat appartient à ceux qui peuvent s’acheter les meilleurs gènes dès aujourd’hui.
Mais personne n’écoutera cette mise en garde, puisque de toute façon les hommes sont déjà contaminés par l’idéologie de l’artificialisation. Savons-nous encore le sens de la vertu, du beau, du vrai ? Notre époque sait-elle encore vivre, manger, mourir ; a-t-elle encore le moindre souvenir de ce que sont l’honneur et la liberté ? Ignorant la terre sous l’asphalte, savons-nous bien ce que signifie féconder ? À en juger selon les mœurs et les idées de certains, nous serions devenus la civilisation des petits cochons végétariens qui veulent rien que le confort, le salaire et l’égalité.
Nos libertés se raccourcissent comme peau de chagrin à mesure que l’esprit de consommation s’étend et bientôt nous n’aurons plus que des droits sexuels. Enfin, c’est le rêve de certains ennemis du genre humain, dont heureusement l’ingénieuse nature nous débarrassera par une révolution spirituelle (ou un cancer du goître).
Lorsqu’une partie de la société a décidé d’aller dans un sens, il est difficile de l’arrêter. Le mieux, peut-être, reste de l’encourager. Que la droite réactionnaire y regarde bien son intérêt. Grâce à la PMA, la voie d’un eugénisme radieux est ouverte. Finies, les stratégies matrimoniales compliquées. Il n’y a plus qu’à traire les couilles d’un nobélisé, inséminer vos filles et glorifier leur engeance bénie ! L’avenir du patriarcat appartient à ceux qui peuvent s’acheter les meilleurs gènes dès aujourd’hui.
Mais surtout, la PMA permet des fécondations que l’amour et la morale réprouvent. Imaginez un peu la scène : Camus, Zemmour, Le Pen qui donneraient leur sperme de façon trompeuse et anonyme ! Un couple gauchiste qui hérite d’un petit borgne, et c’est toute la droite qui est repeuplée. Il faut imaginer le fils de Caroline Fourest qui écouterait Radio Courtoisie en cachette dans son lit, et le croisement d’une Femen et de François Fillon qui froncerait du sourcil en exhibant ses loches pour la préférence nationale ! Ils auront beau les habiller en jupe et les faire pisser assis, tôt ou tard, ces enfants maudits retourneront sur les pas de leurs pères biologiques !
Alors qu’attendez-vous, vieux mâles qui n’avez pas fait d’enfants et qui criez aujourd’hui à la décadence et au Grand Remplacement ? Vendez-vous ! Donnez ! Et la postérité portera fièrement le visage du passé.