Michel Barnier a décidément bien changé ! Lors de la rentrée des députés Les Républicains, le candidat à la primaire a fait un surprenant coming-out souverainiste : « Il faut retrouver notre souveraineté juridique pour ne plus être soumis aux arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne ou de la Cour européenne des droits de l’homme. Nous proposerons un référendum au mois de septembre sur la question de l’immigration. » Face à la polémique, il a dû préciser que sa proposition concernait uniquement la question migratoire. Aussi défendue par Marine Le Pen, cette proposition de « bouclier constitutionnel » postule que le droit relatif à l’immigration doit avoir, dans la hiérarchie interne des normes, une place similaire à la Constitution, de sorte que l’on ne serait plus tenu en la matière par le droit européen. En clair, une partie du droit national serait supérieure au droit européen, ce qui est contraire aux principes actuels du droit français et européen – le traité de Lisbonne stipule que « les traités et le droit adopté par l’Union sur la base des traités priment le droit des États membres ».
Barnier n’en démord pourtant pas : « Menacée en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme », la France doit retrouver sa « liberté de manœuvre » en matière d’immigration. Le voilà partisan d’une France souveraine qui se protège et défend ses intérêts, contre le droit de l’hommisme et l’européisme !
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Pourtant, le Barnier d’il y a quelques années aurait indiscutablement vu dans pareille proposition la promotion d’une France repliée, rabougrie, recroquevillée. Car le Barnier de jadis était un fieffé européiste. Et les Britanniques n’ont pas manqué de s’en prendre à l’ancien négociateur du Brexit suite à sa proposition, l’accusant de vouloir faire en France ce qu’il souhaitait leur faire payer outre-manche. « Michel Barnier est le plus grand hypocrite de tous les temps » a lancé le brexiter Nigel Farage. « C’est bien de voir qu’il a trouvé nos arguments convaincants, au final » a glissé plus sobrement un proche de l’exécutif britannique. [...]
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