La petite Hildegarde naît en Allemagne en 1098, plus précisément dans le Palatinat rhénan. À trois ans, l’âge où comme Franklin la Tortue, on sait compter jusqu’à 5 et lacer ses pompes, la petite Hildegarde, elle, reçoit directement du Patron des visions miraculeuses. En plus d’être turbo-bénie, elle oublie d’être bête : Hildegarde conserve sagement ses visions dans le secret de son âme.
Comme toute jeune fille de bonne naissance, elle part se claquemurer dans un couvent pour étudier. Finalement, elle prononce ses vœux définitifs à 14 ans. Elle y développe des talents de guérisseuse, à tel point qu’on se cogne des jours de cheval pour lui soumettre des cas difficiles.
Ses visions et ses études en pharmacologie ne font pas d’elle une rêveuse un peu perchée, comme on s’imagine toujours les saintes, oracles ou tarées du genre qui entendent les chœurs angéliques en Dolby Surround. Cette femme a les pieds solidement ancrés dans ce monde, à tel point qu’à 38 ans, elle devient mère Abbesse du couvent de Disibodenberg. Son petit couvent de bénédictines vit sous la coupe du gros monastère masculin auquel il est rattaché. Mais les talents de guérisseuse de la jeune mère Abbesse en font la principale source de revenus pour la communauté religieuse. Hildegarde réclame l’indépendance du couvent, refusée par le grognon père Abbé. Elle tombe alors malade, et développe l’intuition que la santé du corps dépend du bien-être de l’âme. […]
Dieu lui dit d’écrire ce qu’elle voit dans ses visions exaltées. Hildegarde hésite cependant, certaine qu’on la prendra pour une vieille cinglée à qui les responsabilités pèsent trop sur le citron
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