Il est une illusion sordide qui peuple les certitudes patriotes contemporaines. C’est de croire notre Nation menacée de mort par des bourreaux aussi ridicules que les délinquants islamisés et les militants intersectionnels. Cette croyance, en dépit de sa bonne foi, est d’un mépris proprement incroyable. Qu’une civilisation qui baptisa les fronts de Bayard, Bossuet, et Péguy périsse du seul bras d’un djihadiste anodin, ou pire encore, de celui déprotéiné d’un vegan hargneux, cela n’est défendable par aucun esprit sincère. Il convient de laisser à leur insignifiance ces écrans de fumée si prompts à masquer ce qui semble être la véritable détresse de l’Homme de ce temps : l’idée même de progrès.
Le progrès qu’il convient de dénoncer n’est pas, ou si peu le progressisme. Le progressisme est le plus jeune bourgeon de l’arbre Progrès, et arracher même la branche qui le porte conservera intactes les racines de son Mal. Car avant les intersectionnels, avant les déconstructeurs, et, pour les moins actuels d’entre nous, avant même la République, il est cette idée de progrès qui a germé dans l’esprit humain, qui a cru exponentiellement en lui, qui a fini par quasiment le posséder et le transformer entièrement. De telle sorte que l’Homme d’aujourd’hui diffère probablement infiniment plus de l’Homme du début du XVIIIè siècle, que ce dernier ne diffère de l’Homme mérovingien. [...]
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