Est-ce que vous pouvez nous rappeler brièvement ce qu’est le massacre de la rue d’Isly ?
Le massacre s’est déroulé dans le contexte très particulier de l’extrême fin de la guerre d’Algérie. Les accords d’Évian sont signés le 18 mars 1962 entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la République algérienne, avec un cessez-le-feu établi le lendemain. À partir de ce moment-là, la présence des Français d’Algérie, qui s’en doutaient depuis plusieurs mois, est condamnée. Il y a donc une réaction de désespoir jusqu’à l’indépendance en juillet, car le moment est dramatique : les pieds-noirs doivent quitter massivement l’Algérie.
Créée un an plus tôt après l’échec du putsch en 1961, et représentant un petit millier d’hommes en Algérie, l’Organisation de l'armée secrète apparaît comme la seule force capable de les défendre. L’OAS décrète alors une sorte de sécession : ils veulent faire du quartier populaire de Bab El Oued à Alger un camp retranché. Des commandos ultra de l’OAS provoquent les militaires, qui ripostent assez fortement. Les pieds-noirs découvrent alors que l’armée se ligue aussi contre l’OAS et se sentent vraiment abandonnés. Le 26 mars 1962, une manifestation pacifique est organisée par l’OAS devant le quartier de Bab El Oued, pour manifester la solidarité des Français d’Alger envers le quartier de Bab El Oued, qui est sous contrôle militaire. Dans la rue d’Isly, une fusillade éclate. [...]
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