De cette conférence donnée à Genève, en septembre 1946 et jusque là inédite (quoiqu’on la trouvât déjà sur internet), les lecteurs férus de Bernanos tireront peu d’enseignements nouveaux : la lutte de l’homme et de sa liberté contre les machines (« L’homme a fait la machine et la machine s’est faite homme, par une espèce d’inversion démoniaque du mystère de l’Incarnation »), la fin de la civilisation, menacée autant par la bombe que par sa dégénérescence propre (« Ce n’était pourtant pas des bas-fonds qu’allait sortir l’homme à la mitraillette, la bête de proie, mais des systèmes de philosophie »), tout ce qui fonde la pensée du grand maître est condensé dans une adresse violente à l’Europe : « Si l’Europe n’a plus foi en elle, il y a encore dans le monde des millions d’hommes qui ont encore cette foi, qui pensent à l’Europe – de temps en temps du moins – comme à leur dernière chance ». [...]
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