Le mois dernier a germé dans mon esprit malade cette gageure, écrire une sorte de « match des mâles blancs » d’hier et d’aujourd’hui, me livrer à un examen dépressif des résultats de l’holocauste soixante-huito-féministe perpétré contre l’être masculin ces cinquante dernières années. Dans mon esprit malade, l’idée de la soumettre à votre lecture a germé, sous la forme d’une quadruple absurde question: en ces temps de déroute et de massacre de la virilité, peut-on, femme, encore rêver aux hommes? Est-il encore permis de dire qu’on les aime, les hommes, sans avoir l’air d’une femelle arriérée et aliénée ? Et surtout les hommes ont-ils encore envie d’en être, des vrais? Que penser de ce que ceux de notre temps, y compris les plus en vue, sont devenus, comparés aux illustres mâles du passé ?
(Dites-moi où, n’en quel pays, / Est Serge, germanopratin ? / Bébel le Grand, Cooper, Gabin ? / Le beau héros Romain Gary ? / Nos Poilus qui tinrent Verdun ? / Napoléon et son Destin / Qu’Anglais défirent en Brabant? / Où sont-ils, Seigneur Souverain / Mais où sont les Hommes d’antan ?)
Ah, ah, aaaah!
Oui, ubi sunt? Il faut bien le dire, à nous pauvres femelles faisant le deuil de millénaires de domination phallocratique, ne reste plus grand chose à se mettre sous la dent, pour ce qui est du rêve comme du fantasme. À commencer par nos chefs, autrefois si désirables, si mâles. Parlons-en: dire qu’il y en a pour trouver Emmanuel Macron beau et sexy. À entendre cela, l’horreur de la condition féminine moderne apparaît en sa lumière la plus crue – sans mentionner le gouffre dans lequel l’étant masculin, au sens heidegerrien du terme, si j’ose dire, se trouve précipité. [...]
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