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Éditorial d’Arthur de Watrigant : Ivre de guerre et de pouvoir

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Publié le

4 octobre 2022

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Le numéro 57 est disponible depuis ce matin en kiosque, par abonnement, et à la demande sur notre site. Voici l’éditorial du numéro, par Arthur de Watrigant.
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Qu’est-ce qu’un homme d’État ? Les esquisses ne manquent pas, mais je vous en propose une, made in France et royale, actualité oblige : « Il ne peut faire le bonheur des peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’il ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile ». De Gaulle ? Napoléon ? Sandrine Rousseau ? Raté, c’est du Louis XVI. Un homme d’État, Emmanuel Macron en est un, mais de papier et non de cœur ni d’âme malheureusement. Le pouvoir rend fou, lapalissade me direz- vous, il rend con aussi. Punaisez le moindre écusson sur la trogne du premier venu et la bêtise condescendante coulera dans ses veines bien plus rapidement qu’un litron de picrate dans le gosier d’un ivrogne.

Emmanuel Macron s’épanouit perfidement dans les crises, agitant les peurs du black-out énergétique, d’un virus sans passeport, d’une invasion russe, pour mieux déguiser sa soif d’autorité narcissique

Bon, la plupart du temps les conséquences se révèlent bénignes, du moins pour l’humanité, pas pour l’imbécile. Avide d’autorité, menteur, grossier, méprisant, sûr de lui, Emmanuel Macron l’est sans aucun doute. Fou et imbécile, non. Si ses prédécesseurs ne brillaient pas pour leurs qualités – même un reset de mémoire collective ne masquerait pas bien longtemps leurs irresponsabilités (la Libye pour Sarkozy et Fessenheim pour Hollande par exemple) dans les crises qui nous tombent dessus – le président actuel ne joue pas dans le même bac à sable. L’homme, qui hier rêvait que « des jeunes Français aient envie de devenir milliardaires » mais qui aujourd’hui siffle tel un vulgaire pion la « fin de l’abondance », est l’incarnation de la métamorphose perpétuelle. Son essence à lui, c’est le changement, l’impermanence du temps. Il ne s’inscrit ni dans un passé puisqu’il affirme qu’« il n’y a pas de culture française », ni dans un avenir mais dans un présent indéfini, qui justifie toutes les soumissions et tous les renoncements, jusqu’à sacrifier l’élégance morale et vestimentaire pour se balader à Londres, la veille de funérailles royales, fringué comme un plouc de la Croisette. Il l’a dit lui-même, il serait Vulcain. On ne peut lui donner tort. Emmanuel Macron façonne et transforme tout, les mots comme les vertus.

Jamais un président de la Vè n’avait autant parlé de guerre, lui qui la convoque accompagné d’un orchestre en fronçant très fort les sourcils pour causer d’un virus et de Poutine qui ne nous menace (pour le moment) qu’indirectement. Mais l’islamisme qui arrose la France du sang de ses enfants, non. Les racailles qui jouent aux auto-tamponneuses avec les flics quand ils ne tabassent pas une grand-mère pour dix balles, rien à battre. L’immigration qui squatte le podium de la délinquance, que dalle. Ah si, il veut les envoyer à la campagne. Une transition démographique, dit-il. Pour Mélenchon, c’est la créolisation ; pour ceux qui la subissent, c’est le Grand Remplacement. Rarement l’effacement d’un peuple eut autant de synonymes. Emmanuel Macron s’épanouit perfidement dans les crises, agitant les peurs du black-out énergétique, d’un virus sans passeport, d’une invasion russe, pour mieux déguiser sa soif d’autorité narcissique.

Lire aussi : Éditorial d’Arthur de Watrigant : Rentrée des classes

La protection du plus faible, qu’il soit grabataire, obèse ou ukrainien mérite quelques sacrifices, c’est l’honneur de la France de se porter à leur secours, encore faut-il ne pas transformer les vertus en immondices. À défaut de gouverner un pays dont il a accéléré la perte du pouvoir politique et économique, Emmanuel Macron ambitionne d’administrer nos vies jusque dans nos piaules, pour baisser le radiateur ou buter nos aînés pas assez dignes de continuer à vivre, drapé des oripeaux du bienfaiteur. Chers lecteurs, il nous faut prendre de la hauteur, remettre l’église au centre du village et pas que symboliquement. Quoi de mieux que de vous convier à une conversation de haute voltige, cet art si français, entre Alain Finkielkraut, Chantal Delsol, Pierre Manent et Mathieu Bock-Côté pour vous éclairer ?


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