En breton, on dira « sebezet » qui pourrait se traduire par « stupéfait ». Tout le monde a entendu parler de Callac, village de 2 000 habitants du Centre-Bretagne dans lequel une famille de Parisiens de tour Eiffel, les Cohen, veulent implanter une centaine de migrants. Le projet « Horizon » que ça s'appelle. Comme horizon d'emmerdes pour les Mohicans du coin.
Manif, contre-manif, pétition, la soupe est bien aigre en ce moment à Callac. Affaire Dreyfus armoricaine ! Les familles sont divisées, tout le monde ne parle que de ça, les murs de la commune sont tagués de slogans hostiles en breton, le marché est devenu le lieu de toutes les engueulades et pétitionneries. Désormais, le maire se déplace entre deux gendarmes pour venir interdire aux « anti- » de faire signer une demande de référendum entre carottes et poisson. Cependant, contrairement à l'affaire Dreyfus, la ligne de fracture n'est pas de 50/50 « pour » et « contre », mais bien – de l'aveu même du maire – dans un 80/20. 80% d'anti-projet Horizon et 20% de lous ravis de la crèche.
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Pour ceux qui ne connaissent pas la situation locale : Callac est une ancienne terre rouge. Résistance. Maquis. Parti communiste. La commune et ses environs étaient des terres pauvres, devenues fiefs protestants, puis républicaines anti-curés, puis communistes. Une sorte de « communisme rural » de travailleurs paysans comme il en existe dans le Limousin ou dans l'Allier par exemple. En gros, jusqu'à récemment, le rapport Khrouchtchev n'était pas encore arrivé à Callac ! [...]
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