C’est l’histoire d’un quiproquo. Entre le nouveau et le roman, entre un homme et la littérature, entre Roland Barthes et la critique, entre la France et l’art, entre l’intelligence et la modernité. Cette histoire a un nom, un peu ridicule, Alain Robbe-Grillet, et un vague arrière-goût d’ennui. Résumons. Un jeune homme, qui fut collabo par paresse sous l’Occupation et se laissa envoyer au STO sans grincher, découvre après-guerre et longtemps après tout le monde que le nazisme, c’était l’ordre. Ni une ni deux, révolté et effronté, il décide d’écrire des choses en désordre pour protester.
On est en 1953. Ça s’appellera Les Gommes, habile roman policier publié aux jeunes et branchées Éditions de Minuit, dirigées par Jérôme Lindon, et supervisées par le tout-puissant Paulhan depuis Gallimard. Il y est suivi par Nathalie Sarraute et Claude Simon, qui pratiquent le même mauvais artisanat de la plume, ce qui permet à Roland Barthes de les rassembler dans un courant littéraire artificiel, baptisé avec une originalité confondante « Nouveau roman ». On leur reconnaît quelques qualités communes, comme l’influence de l’existentialisme sartrien, le refus du réalisme et « l’engagement » (il signe la « Déclaration du droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », ce qui coûte moins qu’affronter la SS). Des qualités en effet très communes.
Son dernier livre, Un roman sentimental, paru en 2007, et vendu comme un « conte de fées pour adultes » parle en effet d’enfants sexuellement torturées
Banal comme le diable
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