Ni historien, ni analyste, ni théologien, Manent est un précieux guide, qui avance pas à pas, cercle après cercle, tel Virgile, pour éclairer, plus que les tréfonds de l’homme Pascal (« le moi est haïssable »), sa pensée qui est entièrement de rejet de la raison par la raison.
Pierre Manent note d’abord que depuis trois cents ans, peu a changé : « En lisant les auteurs de ce siècle, nous croyons entendre la voix d’un monde croyant, mais c’est le plus souvent la voix d’hommes qui savent la difficulté et la rareté de croire, et qui s’adressent à des hommes qui pour la plupart ne croient pas, ou qui doutent, ou qui sont indifférents. Pascal a le sentiment très vif et la conviction de vivre dans une société qui est en train de perdre la connaissance de sa religion, une société qui, dans le fond de son âme, est athée. En tout cas, c’est aux athées, et à l’athée qui est au fond de tout homme, qu’il s’adresse ». [...]
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