Le quidam navigue sur un net calme, bordé et plat comme un étang de Camargue. La toile est pourtant duplice, et regorge dans ses tréfonds d’antres fétides, de forêts obscures et de marécages étranges. Descente en eau profonde, où le réseau se fait sombre.
Internet est un adolescent attardé, une sorte de Tanguy auquel ses parents n’auraient jamais dit « Range ta chambre !» Depuis l’adoption officielle du terme « internet » le 1er janvier 1983, une gigantesque masse d’information s’est déversée sur le réseau mondial. En 2020, estiment les spécialistes, 44 zettabytes de données se seront accumulés sur Internet, un zettabyte équivalant à 152 millions d’années de visionnage de cassette VHS. Cette masse d’informations peu ou pas référencée constitue le « deep web » ou «web profond ». Ce sont les entrailles numériques d’Internet, un peu comme si on avait entassé en désordre tous les documents produits au cours de l’histoire de France aux Archives nationales sans jamais se préoccuper de recruter un bibliothécaire pour les ranger. Le « darknet » ne représente lui qu’une infime partie de ce vaste foutoir électronique (...)
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