Parfois, en France, la médecine se résume à une phrase qui tombe comme un couperet aux oreilles des malades en panne de médecin référent. Vous l’aurez probablement entendue, en apparence anodine et reprise en chœur par des milliers de secrétariats médicaux en France : « Nous ne prenons plus de nouveaux patients... ». Bienvenue dans les sables mouvants des déserts médicaux.
Un médecin couvre 30 km2 en campagne
Si l’on considère qu’il faudrait un médecin pour mille habitants, seulement 18 % des zones rurales sont suffisamment dotées, contre 31 % des zones urbaines, révèle une étude de l’association des maires ruraux de France (AMRF). Autrement dit, un médecin généraliste couvre 30 km2 en campagne contre 5 km2 dans les bassins de vie urbains. L’immense majorité du territoire subit une inégalité grandissante devant l’accès aux soins, obligation pourtant garantie par l’État au nom de sa mission de service public, allègrement trahie par une caste de hauts fonctionnaires. Dans le jargon si poétique des agences régionales de santé (ARS), représentant le ministère de la Santé dans les territoires, on évoque pudiquement « l’état du zonage » des médecins généraux en France. [...]
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