Symphonie ou cycle de lieder ? Sur la forme, le Chant de la terre de Mahler (1908) reste un dilemme. Après la perte d’une fille et au seuil de sa propre mort, le compositeur autrichien se passionne pour des poèmes chinois du huitième siècle. C’est de vie et de mort qu’il s’agit, d’ivresse et de mélancolie : l’homme est ballotté entre exaltation et désespoir – le romantisme allemand n’a rien inventé. Le grand orchestre nous fait entendre cette partition comme une symphonie chantée, dont les poèmes 3, 4 et 5 seraient un scherzo et le 6e, « Abschied », un final monumental. Dans la plus rare version pour piano et deux voix, on reconnait plutôt une suite de mélodies : l’opulence du son cède à l’intimité de la parole, l’éclat des couleurs à l’implacabilité de la pulsation. [...]
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