Noël approche et son cortège de clowns ne cesse de s’agrandir. Après les faux sapins à Bordeaux, les interdictions de crèches à Béziers ou à Beaucaire – il est vrai qu’on ne compte plus les Français attaqués par des santons dans les rues –, le « Fantastique décembre » qui a remplacé le « Joyeux Noël » à Besançon probablement encouragé par le guide inclusif pondu par des commissaires européens, c’est au tour de Nantes d’ajouter sa pierre à l’édifice de la bêtise. Aux oubliettes les décorations traditionnelles, la maire socialiste propose pour 2023 un « Voyage en hiver ». Au programme, une maman Noël en jogging, des sculptures qui rivalisent de laideur et une ville repeinte aux couleurs arc-en-ciel. Johanna Rolland a mis la barre haut cette année. On l’imagine ricanante dans son pyjama licorne, un bouquin d’Ernaux posé sur sa table basse en bois de récup, écouter le dernier tube des Vulves assassines en narguant Éric Piolle sur le groupe WhatsApp des maires écolos.
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Chaque année, c’est la même chose et plus les villes seront aux mains de gauchistes, plus le calendrier de l’Avent de la connerie s’allongera. S’ils mettaient autant d’ardeur pour servir leurs administrés qu’à cultiver leur idiotie, leurs villes se porteraient bien mieux. Mais bon ils s’en tamponnent. Ils préfèrent détruire toute trace d’identité pour faire place aux nouveaux arrivants. On appelle ça l’inclusion. Faut reconnaître qu’il y a encore un peu de boulot. Entre les clochers qui trônent au milieu de nos villages, les cloches prosélytes qui ne cessent de sonner, les noms de villes commençant par Saint, les croix vertes qui clignotent, Pâques, l’Assomption et la Toussaint qui rythment notre calendrier, un seul maçon ne suffirait pas pour tout reconstruire. Avec tout ce chantier, les métiers sous tension vont augmenter aussi vite que les colonnes de Kevin en transit à Lampedusa.
Mais Noël, c’est aussi la consommation. Et que je t’importe du foie gras de Bulgarie, du smartphone de Corée et des falzars de Cochinchine, avec promo du Black Friday alors que le premier dimanche de l’Avent n’a pas encore pointé son nez. Bruno Le Maire se frotte les mains, la croissance va se redresser plus rapidement qu’un popol de boomer sous viagra. Comme l’explique très justement Pierre Vermeren, depuis plus de trente ans nos dirigeants ont décidé que l’étalon de notre économie ne serait plus ni l’innovation, ni la productivité, ni l’emploi, mais le pouvoir d’achat. C’est-à-dire le pouvoir de consommer. Et ce qui est bien avec un consommateur, c’est qu’il n’a pas besoin d’identité. Qu’importe qu’il parle pachtoune ou arabe, qu’il vénère Bouddha ou Allah, qu’il s’habille en crop top ou en djellaba. Il achète et s’il manque quelques euros, il dépouille la première vieille qui passe. Seul compte le flux. La démographie chute ? Pas de souci, on importe des humains, on les loge et on les fout sous perfusion d’argent public pour qu’ils assurent la reproduction. Le Français moyen se fait virer des grandes métropoles parce qu’il n’a plus les moyens de payer les voyages de madame Hidalgo à Tahiti et qu’il en a marre de se faire traiter de sale blanc en banlieue ? Aucun problème, on le grand remplace pour assurer le service nettoyage des entreprises et la livraison de la salade bio du bobo à minuit. En plus les grands patrons sont contents. La main d’œuvre coûte moins cher et fait tourner la boutique sept jours sur sept.
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Heureusement, la trentième loi immigration débarque dans quelques semaines après un passage au Sénat, l’antre de la lâcheté où siège majoritairement la droite dite de gouvernement. « Pas grand monde n’aurait parié que ce texte, certes modifié, soit adopté, y compris avec une mesure de régularisation » se félicite Gérald Darmanin. Un petit coup toilettage par ci, un article décalé par là et en voiture Moundir ! Surtout pas de révolution, l’heure n’est pas si grave.
Heureusement et comme chaque année, le Christ va naître dans quelques semaines pour nous rappeler que le Paradis n’est pas de ce monde. Charge à nous de ne pas le transformer non plus en Enfer.